Et si on se questionnait sur l’environnement de nos chiens ?
Lorsqu’on accueille un serpent, un poisson, un gecko ou tout autre animal, pour peu qu’il ne soit pas dans notre environnement humain, nous faisons en sorte d’adapter son biotope pour se rapprocher autant que possible de celui dans lequel il aurait vécu dans la nature. La chaleur, la lumière, le régime ainsi que le rythme de vie seront adaptés, de sorte à ne pas provoquer un stress inutile à l’animal qui pourrait progressivement entraîner un décès prématuré.
Les effets d’une dégradation de l’environnement seront visibles sur l’animal qui se montrera irritable ou apathique, et dont le corps trahira l’état de santé déclinant. Un mal-être psychologique dû à un environnement inadapté ne se verra alors pas uniquement sur les comportements de l’animal mais aussi sur sa forme générale.
Il ne nous viendrait pas à l’idée de faire vivre un serpent chez nous sans faire en sorte d’aménager un environnement lui correspondant. Parce que même si nous sommes bien d’accord sur le fait qu’un canapé est fort confortable et que la nourriture humaine peut être délicieuse, ça ne correspondrait pour autant absolument pas aux exigences à la fois comportementales et physiologiques de ce reptile. Et la comparaison serait valable avec n’importe quel animal ne partageant aucune similarité avec l’humain au niveau de l’environnement naturel.
Pour autant, se pose-t-on la question de l’environnement du chien lorsque nous en accueillons un chez nous ? Nous demandons-nous de quoi il a nécessairement besoin pour être épanoui et serein dans son quotidien, de sorte à ce que ni son mental ni son physique ne pâtissent d’un rythme de vie qui ne lui conviendrait pas ? Généralement, non. Les premières questions qui se posent ne concernent pas le chien la plupart du temps mais le confort de l’humain : comment lui apprendre à s’asseoir ? A se coucher ? A attendre sa gamelle ? A ne pas tirer en laisse ? A ne pas détruire ? En gros, comment faire en sorte que mon chien s’adapte à moi en tant qu’humain ?
Je n’ai rien contre ces questions et je les comprends dans une certaine mesure. Il est vrai que des apprentissages doivent être faits pour que le chien puisse être en sécurité dans notre société humaine et qu’il est toujours bon de vouloir passer de bons moments autour d’apprentissages motivants avec notre chien. Pour autant, à mon sens, ces questions ne devraient jamais être une priorité lorsqu’on souhaite accueillir un chien chez nous.
Les questions concernant le chien en lui-même, à la fois en tant qu’espèce et en tant qu’individu, ne sont que très peu posées, à savoir : comment faire pour qu’il se sente bien chez lui ? Quels sont ses besoins ? Comment les combler ? Quel rythme de vie lui offrir ? Comment communique-t-il ? De quelle façon perçoit-il son environnement ? Ces questions seraient pourtant essentielles avant toute autre interrogation, car en accueillant un chien au sein de votre foyer vous devez garder en tête que vous allez vivre au quotidien avec une autre espèce, et non pas avec un humain à quatre pattes. Attention, ça n’empêche en rien de l’intégrer pleinement à la famille et de lui autoriser des tas de choses comme le fait de profiter de moments sur le canapé en sa présence. Pour autant, gardez en tête que ses besoins de chien ne sont pas les mêmes que ceux de l’humain sur certains points.
Il aura besoin, tout comme l’humain, de se nourrir suffisamment, d’avoir de l’eau à disposition, de pouvoir dormir, respirer et faire ses besoins lorsqu’il le faut. Il aura également besoin de se sentir en sécurité, d’avoir des contacts sociaux, de se dépenser physiquement et mentalement. Mais il pourrait avoir des comportements généralement incompris pour combler les besoins dont il est question : creuser, se rouler, poursuivre, flairer, déchiqueter, lécher, etc. Ces comportements sont tout à fait normaux et devraient être exprimables par votre chien dans des zones ou sur des objets spécifiques.
Ainsi, posez-vous la question de savoir ce qu’il faut à votre chien chez vous pour respecter ce qui aurait été son biotope s’il n’avait pas vécu dans une maison humaine. Mettez-lui à disposition plusieurs couchages, des points d’eau dans différentes pièces, de quoi mastiquer, un lieu où creuser si cela fait partie des besoins de l’individu chien de qui vous partagez la vie, et ainsi de suite. Partez du principe que vous n’accueillerez pas un humain mais un chien, et que ce n’est pas à lui de s’adapter à vous dès qu’il arrivera dans votre maison mais bien à vous de le comprendre avant toute chose.
Dites-vous qu’en comblant les besoins de votre chien en lui offrant un environnement adapté, bon nombre de problématiques pourront être évitées. Alors à vous de vous demander ce que vous pouvez faire pour que votre environnement, bien que totalement humain, puisse convenir à l’arrivée d’un chiot ou d’un chien adulte.
Rédigé par :
© Toutougether – Nicoline Droogmans
