Et si nous parlions de la sur-stimulation chez le chiot …
I- « Il faut tout lui montrer , l’emmener partout …»
Qui n’a pas déjà entendu cette phrase ? La plupart des gens estiment qu’une sur-stimulation ne peut qu’être profitable au chiot.
Eh bien , pas vraiment en fait …. S’il est effectivement admis qu’un manque de stimulations peut être dommageable ,une sur-stimulation peut engendrer des dégâts tout aussi importants.
S’il est vrai que le chiot de 2 à 3 mois semble n’avoir peur de rien il est primordial de ne le confronter dans un premier temps qu’à des situations positives .
Des découvertes stressantes ne vont pas permettre à « bébé chien » de s’adapter avec facilité au monde extérieur , elles vont au contraire l’amener à développer des troubles comportementaux (crainte , agressivité , fuite , anxiété).
Forcer un chiot (ou un adulte) à dépasser ses peurs est une aberration
.C’est un peu comme si pour combattre votre peur du vide on vous faisait sauter à l’élastique.
D’après Grégoire Lacroix :
« Le stress n’est que la soumission avouée à des contraintes non choisies … » Pour les pros-renforcement positif les termes « soumission » et « contraintes », sont difficilement acceptables,
pourtant c’est le quotidien de la majorité des chiots.
Ainsi il est courant d’amener le chiot à la sortie de l’école pour l’habituer au contact des enfants mais on oublie tous les autres paramètres associés à la situation ; à savoir : la circulation , la foule , les bruits , les poussettes … Cela fait trop d’éléments à gérer simultanément.
« Le positif est constructif » cette maxime doit être la votre pendant la période 2 mois à 8-9 mois de votre chiot.
Ce n’est pas pour rien que l’on appelle cette période la « construction ». Comme l’édification d’une maison elle doit être planifiée et réfléchie de façon à ce que ses fondations soient solides.
II : Le plan PJP :
Le plan de façonnage est assez simple il doit inclure: Plaisir , Joie , Positif
(Plan PJP ).
Vous devez donc contrôler aussi soigneusement que possible
- l’environnement
- les congénères
- les humains
- vous même
Le minimum doit être laissé au hasard .Ainsi chaque congénère rencontré devra être connu à l’avance
pour éviter des mauvaises surprises et donc des accumulations d’expérience négatives.
Si le chiot n’est pas à l’aise dans son environnement il faudra cibler au plus vite l’élément perturbateur et passer du temps pour le désensibiliser à ce dernier (au rythme de l’animal).
Lorsque le chien est confronté à un environnement à risque ( c’est à dire n’importe quel environnement avec des stimulations multiples) , il faudra limiter la période d’exposition et si ce n’est pas possible veiller à lui réserver une période de calme de façon à ce qu’il ne soit pas en alerte constante ( sans même parler de stress) et puisse digérer les informations reçues.
Aucun être vivant n’apprend correctement lorsqu’il est stressé. Pour une bonne assimilation toutes les découvertes doivent être associées à du plaisir (PJP).
Pour conclure : les phases clés :
De 2 à 3 mois ½ , le chiot est dans sa période découverte , c’est là que vous allez lui montrer le plus de choses (mais toujours choisies avec soin).
Des congénères , le rappel , un peu de ville , la voiture…. Vous allez également construire une relation.
De 3 mois ½ -4 mois à 7 mois (variable selon le chien) : on observe une période de peur pendant laquelle le chiot va se mettre à avoir des comportements inhabituels et surtout inexplicables… pas de panique cela passe. Il suffit d’ignorer et éviter de trop stimuler le chiot durant cette période.
A partir de 8-9 mois le chiot a accumulé suffisamment d’expériences
positives pour faire face à la « vraie vie » . Cela ne vous dispense pas de faire attention , mais vous n’aurez plus de mises en situation calculées à faire car vous aurez construit un être fort et équilibré.
Article rédigé par Fanny Walther d’Areg éducation canine.
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