Au secours, mon chien ou mon chat devient malpropre !
Seul bémol à cet article, « ne pas nettoyer devant son chien, c’est lui montrer que vous lui portez de l’intérêt « . Je ne pense pas que le chien fasse le lien, surtout si vous sortez la serpillère régulièrement pour faire votre ménage. Nettoyez sans faire attention à lui et surtout, pas de punition sur une miction qui peut être comportementale ou pendant l’apprentissage de la propreté chez le chiot.
Un chien ou un chat qui ne posait pas de problème et qui devient malpropre au fil du temps impose une consultation chez le vétérinaire. Ce peut-être dû à une maladie. Sinon à un trouble du comportement. Justement, le vétérinaire comportementaliste, le cas échéant, va s’assurer qu’aucune pathologie n’est en cause. Il va falloir alors certainement revoir le mode de « communication » que l’on a avec son animal de compagnie. Dans tous les cas, la malpropreté se soigne. Et cela est pris en charge par l’assurance santé du chien et l’assurance santé du chat.
Un chien ou un chat qui, au bout d’un moment, plus ou moins rapidement, alors que rien ne posait problème auparavant, devient malpropre, est un souci pour les maîtres.
Ce genre de problème est malheureusement un prétexte à l’abandon ou à l’euthanasie alors que pour la grande majorité des cas, cela peut se soigner.
Malpropreté chez le chien et le chat : exclure l’hypothèse d’une maladie
Un problème de malpropreté peut être dû à une maladie ou parce que le chien ou le chat avance en âge (il devient « gâteux » ou paralysé). Il faut faire la part des choses.
Si une pathologie est en cause (infections urinaires, diabète, insuffisance rénale…), le vétérinaire va en chercher l’origine et prescrire le traitement adapté. Les solutions ‘’médicales’’ existent.
Et si c’est un trouble du comportement ?
Mais il peut aussi s’agir d’un trouble du comportement. Une fois exclue la cause physique (maladie), le vétérinaire comportementaliste va mener son ‘’enquête’’ : grâce à l’entretien avec les propriétaires, à l’observation de l’animal en consultation et à l’analyse des conditions de vie, il va établir un diagnostic et construire un plan d’action adapté : thérapie comportementale éventuellement associée à des produits comme des phéromones, des compléments alimentaires apaisants, des médicaments…)
Comme pour une maladie, soigner un problème de malpropreté d’origine comportementale est également envisageable (et est remboursé par SantéVet) à condition de bien vouloir remettre en cause parfois les rapports et certaines habitudes que l’on entretient avec son chien ou chat !
Malpropreté chez le chien : différencier ‘’marquages’’ et ‘’éliminations’’
Avant toute chose, il faut se poser une question simple avant de conclure à un trouble du comportement, tient à rappeler le Dr Valérie Dramard, vétérinaire comportementaliste : le chien a-t-il été suffisamment sorti ? Une balade pour les besoins qui est faite en 4eme vitesse peut être insuffisante, surtout si le chien a besoin de trouver son carré d’herbe, s’il est un peu anxieux ou trop excité. Et dans ce cas, on peut comprendre que le chien, une fois seul et enfermé plusieurs heures d’affilée, n’a pas pu se retenir !
Des épisodes de malpropreté fécale – le chien dépose des selles –survenant chez un chien auparavant propre sont généralement dus à une maladie physique (troubles digestifs, troubles neurologiques,…).
Concernant la malpropreté urinaire, qui est un problème plus fréquent, « il faut bien distinguer ‘’marquages’’ et ‘’éliminations », prévient le Dr Valérie Dramard. Chez le chien, le marquage se caractérise par un pipi sur un support vertical : le chien lève la patte sur un meuble, sur le frigo, etc.
Une attitude que l’on observe selon la vétérinaire principalement chez les mâles. « Nous sommes dans ce cas dans un problème de communication », explique-t-elle. « Ce problème peut venir de la relation avec les maîtres, voire avec d’autres chiens en cas de cohabitation. »
Les causes sont multiples : « Trop de laisser-aller », explique le Dr Valérie Dramard. « Il va falloir alors restructurer la relation avec son chien. Ne pas l’autoriser à monter sur le canapé sans y être autorisé, par exemple. Ne pas lui donner à manger à table quand il réclame, etc. Le maître doit s’imposer ou plutôt faire respecter des règles de savoir vivre élémentaires. »
Les chiens plus actifs, plus sensibles et/ou plus anxieux que la moyenne, auront tendance à marquer plus facilement, car ils sont plus vite contrariés.
Si plusieurs chiens cohabitent ensemble, il va falloir déterminer si le problème ne vient pas finalement du second chien de la maison, ce qui cause des problèmes au premier !
C’est en cela que la consultation avec un vétérinaire comportementaliste est importante pour une analyse complète de la situation. Car pour le maître, les choses ne sont pas toujours évidentes, et les erreurs de jugements assez fréquentes.
L’élimination se caractérise le plus souvent par un pipi au sol en flaque ou un peu partout, car le chien a uriné en marchant « Il peut s’agir de miction émotionnelle. Le chien est anxieux parce qu’il est seul par exemple. Il fait preuve d’une telle tension que finalement… il ‘’fait dans sa culotte’’ ! », résume le Dr Valérie Dramard.
Dans ce cas, les endroits de ‘’souillures’’ sont plus ou moins choisis : cachés ou près de la porte ou dans toute la pièce en cas de grande panique.
Le Dr Valérie Dramard évoque aussi les peurs dont peuvent souffrir les chiens : « Un événement qui a marqué le chien alors qu’il était en promenade, un événement qui l’a traumatisé, peut faire que le chien a si peur dehors qu’il va se retenir lors de la promenade pour finalement faire ses besoins quand il rentre à la maison. Un changement dans son mode de vie, comme un déménagement, peut être source de malpropreté également. Rien n’est à exclure : toutes les pistes doivent être recherchées et envisagées pour comprendre d’où vient le problème et le résoudre. »
Malpropreté chez le chat : une question de territoire à prendre en compte
La malpropreté chez le chat peut conduire elle aussi à des marquages (jets horizontaux sur des surfaces verticales) ou à des éliminations. « Toutefois, chez le chat, il est essentiel de prendre en compte la notion de territoire », souligne le Dr Valérie Dramard. L’approche est donc un peu différente en cas de problème de malpropreté.
Il faut chercher tout ce qui peut venir perturber la notion de territoire. Là aussi, un changement de vie, un déménagement, un réaménagement de l’intérieur… « Chez le chat, la perturbation du territoire peut être à l’origine de stress, d’anxiété, voire dans certains cas de cystites émotionnelles. »
L’anxiété du chat peut, bien entendu, elle aussi être prise en charge par le vétérinaire comportementaliste. Ce peut être par le recours à l’utilisation de phéromones apaisantes, en première intention. Car un trouble du comportement à l’origine de malpropreté peut aussi s’accompagner d’autres symptômes. Très ‘’évocateurs’’ ceux-là : plaies dues à des léchages excessifs, à des grattages ou à des mordillements.
Mais, comme chez le chien, le but premier du spécialiste de la santé animale va être de trouver d’où vient le problème et d’aider le maître à le résoudre. « Déjà comprendre d’où vient le souci va donner un sens au problème et aider le maître à être mieux en relation avec son animal. »
Parfois, l’arrivée d’un intrus, un nouvel animal, une nouvelle personne, va inciter le chat à devenir malpropre. « Cela agace le chat ! En consultation, j’ai souvent le cas de chats qui vont faire pipi sur le sac de sport du petit ami – ou sur ses vêtements – lorsqu’il vient s’installer ou passer un week-end à la maison. C’est classique ! »
Chiens et chats : et s’il est malpropre dès son adoption ?
« Quand un chien ou un chat est malpropre depuis toujours, il est possible que ce soit dû à de mauvaises conditions d’élevage », explique le Dr Valérie Dramard. « Ce qui est le cas dans les élevages intensifs où les chiots et leur mère vivent dans des endroits exigus sans possibilité de s’éloigner du nid pour faire les besoins. C’est le cas des chatons qui se développement dans des endroits souillés (les litières étant très sales, les chatons et la mère urinent et font des selles n’importe où). »
D’où l’importance, pour mettre toutes les chances de son côté, de ne pas choisir son futur chien ou chat n’importe où. Privilégier le fait que l’on est certain que l’animal aura été correctement socialisé et aura fait preuve d’attentions. La suite en dépend. Même si toutes les situations à problèmes ne sont pas irréversibles !
Pour le Dr Valérie Dramard, pas question de faire de différence en matière de races. Notamment pour le chien. Que certaines races seraient plus ‘’propres’’ que d’autres est une affirmation qui n’est pas fondée. « Un chien est un chien. Quelle que soit la race à laquelle il appartient. S’il a pu bénéficier d’un bon apprentissage auprès de sa mère et de sa fratrie, il a toutes les chances de devenir propre rapidement. Bien entendu, un chiot qui aura eu l’accès à un jardin, par exemple, et qui va se retrouver à la campagne ou au moins avec un accès facile et régulier à l’extérieur dès qu’il sera chez son nouveau maître, aura plus de facilités à s’adapter et retrouver ses ‘’repères’’. »
Un chien qui passerait de la campagne à la ville, dès lors qu’il a affaire à un maître disponible qui pourra le sortir toutes les 2 à 3 heures au départ, deviendra rapidement propre, assure encore la vétérinaire.
Quant au chat, c’est en quelque sorte la même chose ! S’il a eu accès à un endroit propre et dédié pour ses besoins (bac à litière convenablement entretenu), sous les « commandements » de sa mère, il va dès son arrivée dans un nouveau foyer trouver le chemin de la litière… pour le plus grand bonheur de ses maîtres !
Finalement, y-a-t-il une recette « magique » pour apprendre à son chien ou chat à être propre rapidement ? « Oui, mais c’est un secret, et cela coûte très cher ! », s’amuse le Dr Valérie Dramard dans un grand éclat de rires ! « Sérieusement, poursuit-elle. Il faut veiller au lieu d’acquisition du son futur chien ou chat. Qu’il ait été élevé dans de bonnes conditions. Ensuite, il faut aider et motiver son animal à être propre en le récompensant et en étant patient. Rien n’est impossible ni irréversible ! Et en cas de problème, cela se soigne. »
Nettoyer un oubli : ce qu’il faut faire et ne pas faire
Un « pipi », une « crotte »… cela est quasi inévitable, surtout avec un chiot qui à l’inverse du chat ne dispose pas de litière et a besoin d’être sorti régulièrement.
« Pour nettoyer un oubli, principalement avec un chiot ou un chien, mieux vaut le faire hors de sa vue », conseille le Dr Valérie Dramard. « En vous accroupissant pour nettoyer, vous vous mettez à sa hauteur. De plus, le chiot pourra être tenté de jouer avec la serpillère ! Pour le chien adulte qui fait du marquage urinaire, c’est aussi lui montrer que vous lui portez de l’intérêt. Ce geste de nettoyer ne doit pas être en quelque sorte une ‘’récompense’’. Donc le nettoyage doit se faire en dehors de sa présence. Jouez l’indifférence, éloignez l’animal et nettoyez. Votre chien doit communiquer autrement avec vous qu’en effectuant du marquage urinaire ! »
Pour le chat, évitez l’eau de javel ainsi que les produits ammoniaqués. Ceux-ci ont tendance à fixer les odeurs et stimuler le comportement d’élimination ! La solution : utiliser de l’eau additionnée de vinaigre blanc, de produits acides (bicarbonate de soude, cristaux de soude, eau gazeuse). L’eau gazeuse permet en outre d’avoir un pouvoir détachant. Idéal pour les tissus et textiles !
Rédigé par le Dr Valérie Dramard
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