Pendre un chien par la peau du cou.
Beaucoup de propriétaires pensent bien faire en prenant leur chien ainsi. Certains vétérinaires et dresseurs conseillent même d’agir de cette manière pour réprimander le chien ; allant même jusqu’à dire que c’est ce que ferait une mère vis-à-vis de ses petits.
Ah bon, vraiment ?
Ah bon, vraiment ?
Ce comportement n’existe tout simplement pas chez les chiens. Jamais vous ne verrez une mère prendre ainsi ses petits pour les réprimander. C’est tout bonnement un mythe.
En fait, les seules fois où vous pourrez voir une mère prendre ses chiots en gueule, c’est quand ceux-ci sont dans leurs 3 premières semaines d’existence et qu’ils ont encore du mal à se déplacer. La chienne peut alors les aider en les prenant ainsi. En dehors de ce cas de figure, ce comportement n’existe pas. Et au-delà des 3 semaines d’un chiot, ce comportement disparaît totalement.
En fait si, il y a un autre cas où on peut voir un chien en saisir un autre par la nuque et éventuellement le soulever et le secouer, c’est pendant une sérieuse bagarre. Et ce comportement correspond à un rituel de mise à mort.
Si le chien saisi à la nuque ne capitule pas très rapidement, en se couchant sur le dos par exemple, alors ça peut être très grave voire fatal.
Alors oui, prendre un chien par la peau du cou peut fonctionner. Mais à quel prix ? Celui d’obtenir l’obéissance par la peur et la soumission forcée ?
Ça ne fait pas partie de mes méthodes.
Il faut se demander à quoi peut correspondre ce comportement pour lui. Quel est le message qu’on envoie au chien à ce moment, quand on le saisit par la peau du cou et qu’on le secoue ? D’autant plus qu’au moment de le prendre de cette manière, son propriétaire ne se trouve certainement pas dans les dispositions les plus amicales. Ça aussi le chien le sent.
Tout cela participe à créer une situation qui, même si elle n’est pas forcément traumatisante, peut être symboliquement très violente pour le chien.
Pour toutes ces raisons, je déconseille fortement de prendre son chien par la peau du cou.
Rédigé par Iannis Marku, comportementaliste