Les trois phases du comportement
Au sein de l’éducation positive, on parle souvent de l’anticipation et ce n’est pas forcément évident à mettre en place. Pourtant anticiper permet d’éviter la grande majorité des problèmes, mais ça demande de l’observation, de la réflexion, de la vigilance …
Mais pourquoi faut-il anticiper ? Imaginons une situation basique : un chien aime courir après les gibiers quand il remarque une piste ou qu’il voit un mouvement, … En tant qu’humain, on va avoir du mal à repérer les pistes avant lui et à les éviter. Or si on ne se prépare pas, le comportement va se déclencher sans qu’on n’ait rien eu le temps de faire (ni capturer le calme, ni détourner l’attention, ni faire demi-tour, …). Alors comment anticiper ? On pourrait trouver plusieurs manières d’appréhender la situation comme une bonne connaissance des lieux et des secteurs à risque, mais aujourd’hui, nous allons parler des trois phases du comportement.
L’idée c’est que tous les comportements (ou presque) peuvent se découper en trois parties.
- Phase de réflexion / d’envie
- Phase d’action
- Phase d’arrêt
Notre première phase, c’est vraiment de la préparation. Le chien se dit que ça pourrait être intéressant de trouver un gibier, l’action se prépare. Durant cette partie, on observe des petites choses. Le chien se tends, le nez frémit, … A force d’observer ce qu’il se passe juste avant tel ou tel comportement, on peut vraiment devenir de très bons lecteurs de nos propres chiens.
La seconde phase, c’est l’action, ici, le nez est au sol, le chien renifle passionnément, il court après. Ce qui est intéressant à savoir dans cette phase, c’est qu’il est très difficile d’intervenir. Il est très compliqué pour le chien de s’arrêter et de passer simplement à autre chose. Ce n’est pas impossible, mais c’est vraiment très difficile. En général, nous avons tendance à voir le comportement une fois qu’il est déjà là, pendant cette fameuse phase deux et c’est trop tard.
La troisième phase, c’est le moment où le chien s’arrête et où il vérifie si c’est bon. Par rapport au repas ce sont des phases d’arrêt pendant lesquels nous nous demandons « ai-je encore faim ? ». Pendant que l’on va au toilette la question est « c’est bon ou je continue de faire pipi ? ». Durant une fuite ça pourrait être le coup d’œil que l’on jette à l’arrière pour voir si on peut arrêter de courir ou pas. Et pour notre gibier, ça pourrait être : « est-ce qu’il y a encore une piste ou je passe à autre chose ? ».
J’ai volontairement fait plusieurs analogies avec l’humain et avec d’autres situations, pour que ce soit plus évident mais parfois, pendant cette phase trois, on se dit : non, c’est pas bon, je veux continuer et on retourne à la phase 1 initiale.
Nous pouvons intervenir relativement facilement pendant la phase 1 et la phase 3. Il faut donc les repérer. C’est ce qui nous permet de savoir quand rappeler son chien efficacement par exemple. C’est quelque chose de très intéressant quand on veut détourner l’attention ou intervenir sur des aboiements.
Mais il y a un autre détail qui peut rendre ses trois phases intéressantes justement quand on rappelle ou que l’on détourne l’attention. Au moment du rappel, on émet un signal, le chien réfléchit (phase 1), revient (phase 2) et … évalue la situation. Que faire maintenant ? Et bien pourquoi ne pas retourner à l’occupation précédente ? Si on ne propose pas un nouveau comportement pour essayer d’orienter le choix du chien, c’est une véritable possibilité. Si on choisit de rappeler ou de détourner l’attention face à une situation qui nous semble dangereuse, c’est une véritable donnée à prendre en compte !
J’espère que ce petit point pourra vous aider à mieux comprendre certaines situations et à mieux les gérer.