Pourquoi travailler la proprioception ?

Selon Jean-Pierre Roll, chercheur au CNRS et professeur à l’Université de Provence, les mammifères « ne peuvent accéder aux délices de ce monde et à son entendement que lorsqu’ils sont capables de mouvements. À partir de cet instant seulement se forge en eux le sentiment d’habiter un corps, de le connaître, de le situer dans l’espace, ou tout simplement d’exister avec et par lui ». C’est ainsi que l’action du muscle se caractérise autrement que par la seule possibilité de la contraction, sa condition est également de « sentir et de percevoir » (CS. Sherrington, 1906). Cette sensibilité de l’appareil moteur appelée sensibilité proprioceptive, est distribuée dans la totalité du compartiment « musculo-tendineux- articulaire » et contribue à l’exploration de l’environnement, à la représentation de l’action, à l’organisation posturale, à la régulation de l’équilibre, à l’élaboration du mouvement et aux gestes intentionnels.

Lors de ses travaux, Jean-Pierre Roll démontre que « les informations proprioceptives, nées de l’action même, sont le principal et premier opérateur de la conscience du mouvement et participent alors à des fonctions mentales de niveau élevé, fonctions qui émergent clairement au répertoire des activités cognitives ». Il poursuit en révélant que le cerveau se structure continuellement au cours de la vie, grâce aux messages que lui adressent nos muscles. Certains récepteurs musculaires sont très sensibles à des évènements de type émotionnel, qu’ils proviennent du sujet lui-même ou de son environnement (JP.Roll, E.Ribot, JP.Vedel). La sensibilité musculaire fine occupe ainsi une place prépondérante lors de nos apprentissages et de nos réapprentissages, incluant entièrement les cas de lésions au cerveau et d’atteinte du système musculaire. Cette analyse rejoint ce qu’écrivait Maurice Merleau-Ponty en 1945« L’esprit n’est pas ce qui descend dans mon corps, mais ce qui en émerge » grâce au média d’échange qu’est la conscience (O.Chambon, 2016).

Selon le physicien Moshe Feldenkrais (1975), c’est effectivement bien la conscience et l’habileté du mouvement corporel qui est le premier véhicule modelant et facilitant l’apprentissage. En choisissant pour votre chien une orientation de petits mouvements différenciés, non habituels, sans effort et dans le ressenti comme outil d’apprentissage, la dynamique de son corps viendra alors stimuler de nouvelles cellules du cerveau, ouvrant des voies neuronales encore inutilisées pour améliorer ses fonctions physiques émotionnelle et mentale (N.Doidge, Brain’s way of healing, 2015). Rappelez-vous que tant que votre animal reste en contacte avec ce qu’il ressent un tant soit peu, l’incertitude et la crainte s’effacent dans ce court instant, laissant ainsi la place à l’apprentissage sans autre pratique spécifique. Mais comment faire ? L’animal, conduit lentement et avec confort, dans le « Parcours de Confiance Tellington TTOUCH® » (voir la vidéo), apprend de nouvelles capacités et devient significativement confiant, éveillé, attentif à ce qu’il est en train de faire, à ce qu’il vit. De cette manière l’animal peut ainsi de lui-même, atteindre une meilleure organisation fonctionnelle dans tous les aspects de son quotidien.

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